Que retenir du rapport sur les résultats semestriels de De Beers publié la semaine dernière ?
Que retenir du rapport sur les résultats semestriels de De Beers publié la semaine dernière ? Honnêtement, pas grand-chose. Les chiffres clés étaient largement attendus : chiffre d’affaires en baisse de 13 % et perte opérationnelle de 303 millions de dollars, contre un bénéfice de 150 millions l’an dernier — rien de surprenant.
La maison mère, Anglo American, avait déjà prévenu qu’il y aurait une perte dans sa division diamants. Au-delà des données financières, De Beers a repris son discours habituel sur sa stratégie : investissements marketing, développement de la marque, accent mis sur la traçabilité (« provenance », retracer) — rien que nous n’ayons déjà vu auparavant. En revanche, l’analyse de la conjoncture apportée par l’entreprise a eu un certain intérêt.
De Beers a signalé une gestion prudente des stocks, tant chez les bijoutiers détaillants que dans le commerce du diamant, où un excédent de pierres taillées continue de peser sur le moral du marché. Les perspectives à court terme reflètent cette prudence : les échanges de diamants bruts restent atones, pénalisés par les droits de douane, l’instabilité géopolitique et l’incertitude économique globale. Alors, quoi de neuf dans ce rapport intermédiaire ? Les résultats ont surtout donné un contexte important à la décision d’Anglo de céder sa participation de 85 % dans De Beers.
Avec une activité diamants déficitaire, il n’y a eu aucune contribution financière ni pour Anglo, ni pour l’autre actionnaire, le gouvernement du Botswana, qui détient 15 % de De Beers. En réalité, De Beers est devenu un centre de coûts, ce qui ne fait que renforcer la volonté d’Anglo de se retirer.
Pour aller plus loin, lire aussi l’excellent editorial d’Avi Krawitz sur la position du gouvernement du Botswana.
À ce sujet, nous avons eu des mises à jour intéressantes de la part du directeur général d’Anglo, Duncan Wanblad, lors de la conférence téléphonique sur les résultats. Wanblad a confirmé qu’Anglo explore à la fois une vente commerciale et une éventuelle introduction en bourse de De Beers. Il a indiqué que la préférence allait à un acquéreur direct, mais seulement au bon prix, et qu’Anglo était actuellement en discussion avec un ensemble crédible de parties intéressées, pour reprendre ses mots.
Parallèlement, Anglo prépare le terrain pour une éventuelle introduction sur les marchés financiers, si cette option s’avère plus avantageuse pour les actionnaires. Mais le point peut-être le plus significatif de ses propos a été la révélation que des discussions sont en cours avec le gouvernement du Botswana pour augmenter sa participation dans De Beers. Cela soulève de plus grandes questions : jusqu’où le gouvernement est-il prêt, ou capable, d’augmenter son exposition à De Beers et au marché du diamant, compte tenu de ses propres contraintes budgétaires ?
Passer de 15 % à 25 % pourrait être envisageable, même si les récentes déclarations du président Dumabuco laissent penser que le gouvernement vise davantage. Mais c’est peut-être simplement une tactique de négociation. Qui sait ?
En résumé, ce rapport renforce la décision d’Anglo de se retirer de De Beers, donne quelques indications sur l’état d’avancement du processus et, comme prévu, montre à quel point De Beers peine à prouver sa valeur.
Sur tous les plans — surtout sur ce dernier point — la pression sera forte au second semestre de l’année.
Avi Krawitz, The Diamond Press